- Lieu Paris 14e
- Date 2025
La terrasse EPA, un véritable laboratoire à ciel ouvert
Paris 14e
La terrasse du dernier étage de l’immeuble situé rue de Chatillon à Paris a été conçue par l’agence comme un laboratoire à ciel ouvert, de la renaturation de la ville et de l’économie circulaire.
Un aménagement à 100% issu du réemploi
La première expérimentation a été de concevoir et réaliser l’ensemble des aménagements en utilisant exclusivement des matériaux de réemploi, dont plus de la moitié était considéré comme déchet de la filière construction. Cette dynamique limite ainsi les impacts sur la biodiversité dite, « ex-situ », afin de réduire les impacts de la surexploitation des ressources naturelles (sable maritime, bois, etc.) à la base de toute chaîne de valeur.
L’expérimentation sur l’économie circulaire a été poussé aussi au niveau de la végétalisation : en effet plus de 75% des sujets ont été sauvés de la destruction ou récupérés en mauvais état phytosanitaire sur les chantiers de l’agence.
À ce jour, le projet est monitoré par l’équipe d’architectes pour, analyser et comprendre les points forts et les faiblesses des dispositifs expérimentaux appliqués, dans le but de les traduire dans une méthode déclinable sur d’autres projets et dans d’autres champs, en s’appuyant sur une « preuve par le fait ».
Une haie bocagère urbaine
La seconde expérimentation, consistait à investiguer la création d’une « haie bocagère urbaine » avec les contraintes qu’engendre une terrasse pour favoriser le retour de la faune, ceci via l’installation d’une palette végétale diversifiée, tant sur des aspects numéraires et phénotypiques (taille, volume, couleurs, etc.) que génétiques (espèces végétales) avec des sujets pouvant cohabiter dans des espaces réduits, sans espaces de pleine terre, afin de créer à terme, un micro-écosystème cohérent et fonctionnel.
Pour cela, tous les végétaux ont été plantés dans des pots de pépinière recyclées, permettant d’échanger leur position et de tester leur compatibilité, pour un développement optimal tout en permettant l’accueil de la faune dans des volumes partagés.
Un terreau vivant, refuge pour la biodiversité
La troisième expérimentation consistait à, composer un terreau vivant dans une motte de moins de 60 cm de terre, capable de laisser s’épanouir des arbres allant jusqu’à 4 mètres de hauteur et des arbustes jusqu’à 3 mètres de hauteur, soit à la limite de la prise au vent pour une terrasse urbaine.
Ce terreau vivant, a été aussi utilisé pour expérimenter l’épaisseur minimal de pleine terre nécessaire à la mise en place d’une pelouse, d’abord, et d’une prairie mellifère fonctionnelle, en cours : à ce jour la prairie s’épanouie et est colonisée par des espèces pionnières, apportées naturellement par les oiseaux et le vent, sur une épaisseur de terre compris entre 6 et 7 cm.
Une recherche sur le stress hydrique
La quatrième expérimentation consiste à trouver des temporalités d’irrigation optimisées afin de calculer précisément les volumes d’eau nécessaire à l’indépendance hydraulique de l’ensemble de la végétation existante.
Cette expérimentation, en cours depuis environ deux ans, vise à dimensionner correctement les cuves de récupération d’eau pluviale que seront installées pour assurer une irrigation autonome de la terrasse.
Analyse et suivi, des impacts déjà visibles
La dernière expérimentation, consistait à analyser et comprendre les impacts réels sur la biodiversité que représente ce « support de cycle de vie » en connexion avec les autres espaces végétalisés du quartier, renforçant ainsi les trames vertes existantes.
Après à peine deux ans de la mise en place de ce projet, le diagnostic de NATURAE démontre la présence d’espèces protégées qui se déplacent, se nourrissent, se reproduisent et qui en définitive, habitent cette « haie bocagère urbaine ».